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Photo du rédacteurJacynthe Dubien

Un autre exemple malheureux d'invisibilité et d'exclusion


Le 9 novembre dernier, dans le cadre des activités entourant le jour du Souvenir le Canadien de Montréal rendait hommage aux militaires. J’étais très heureuse de voir que l’on profitait de la grande audience du match pour cette reconnaissance. Toutefois, il manquait quelque chose. Aucune femme militaire n’était présente pour recevoir cette reconnaissance.


Je suis certaine que cette activité de reconnaissance est faite dans le but de rendre hommage à tous les militaires engagés et engagées à défendre notre patrie et nos valeurs. Je ne pense pas que volontairement on a choisi d’exclure les femmes de cette activité de reconnaissance. Si on ne fait pas exprès pour reproduire les inégalités, il faut faire exprès pour les réduire. Il faut prendre conscience des processus qui nous amènent à reproduire les inégalités. Comment expliquons-nous qu’à l’issue du processus de sélection pour recevoir des honneurs les cinq candidatures retenues soient cinq hommes. Et, il ne faut pas s’élever contre les individus qui méritent amplement cette reconnaissance. Il faut se questionner sur le processus, et sur l’impact souhaité par cette activité de reconnaissance. Est-ce que l’objectif de reconnaître la contribution des hommes et des femmes militaires qui composent notre armée est atteint si la moitié de la population, les femmes, est absente du panel ?


En laissant le processus reposer sur l’appel de volontaires sans autres spécifications, les personnes dont le profil correspondent à l’image générale, ou au stéréotype illustrant un militaire canadien, se sentiront davantage interpellées. Dans le cas présent, l’homme blanc est souvent la première image que l’on se fait de militaires canadiens. Ce groupe, probablement présent en majorité dans le bassin de personnel militaire, participera plus spontanément à un appel de candidatures. Sans restreindre les candidatures, il faut prévoir un mécanisme d’appel de personnes ayant un autre profil et prévoir des nominations qui soient représentatives d’une réalité que l’on veut, volontairement, mettre de l’avant. C’est la force de l’image comme illustration d’un modèle, d’ailleurs en période de recrutement, on s’assure généralement de proposer des images et des modèles de personnel militaire diversifié.


Que l’on comprenne bien, tous nos militaires méritent l’hommage qui leur a été rendu. La question est davantage, voulons-nous être représentatifs et inclusifs dans la reconnaissance que nous faisons ? Si la réponse est oui, il faut développer une vigilance pour atteindre cet objectif. Quand on veut rendre hommage aux militaires, je pense qu’on doit faire en sorte que les militaires se reconnaissent le plus possible sur la scène. Les femmes sont présentes dans l’armée, on doit s’assurer qu’elles soient représentées sur les scènes qui rendent hommage aux militaires. Si on ne fait pas exprès d’exclure la moitié de la population dans une activité de reconnaissance, n’oublions pas que l’invisibilité est une forme d’exclusion. Quand on rend hommage, assurons-nous de la représentation des personnes honorées, les femmes c’est la moitié de la population, ce n’est pas sans intérêt.

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